CINQ SIGNES QUE VOUS MANQUEZ DE VITAMINE A
Personne pense manquer de vitamine A. Pourtant, son déficit touche la majorité de la population! De plus, certaines conditions physiques empêchent sa synthèse ou son absorption par l’organisme.
UNE CARENCE FRÉQUENTE
Jusqu’il y a quelques années, il pouvait paraître incongru de se demander si les Français manquaient de vitamines A. Cette carence synonyme des années de guerre, avait depuis disparu par l’augmentation du niveau socio-économique. Aujourd’hui, la modification des habitudes alimentaires a changé la donne. Depuis 15 ans, des études s’intéressent aux apports alimentaires et/ou au statut biologique en vitamines et minéraux des Français. Celle menée dans le Val de Marne par l’équipe du Dr Hercberg nous révèle que 10 à 15 % des enfants et 35 à 45 % des adultes, consomment moins de 2/3 des apports recommandés, et 2 à 6 % de ces mêmes adultes ont des apports qui se situent en dessous de 1/3 des recommandations.
Certaines maladies peuvent entrainer le métabolisme d’assimilation de la vitamine, comme une mauvaise absorption des lipides. Cette dernière peut être due à une diminution des sécrétions biliaires ou pancréatiques, ou encore aux maladies de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la maladie coeliaque.
Les enfants présentes aussi facilement des carences en vitamine A car en grandissant leurs besoins sont plus importants. La capacité de stockage de leur foie est aussi plus faible que celle des adultes.
Les femmes allaitantes enfin sont à risque car elles doivent couvrir leurs besoins et ceux de leur enfant. Si leur alimentation n’est pas assez riche en vitamine A, elles épuisent vite les réserves de leur foie.
Or, on ne peut pas se passer de vitamine A. Son rôle dans la croissance et dans la différenciation cellulaire est connue depuis le début du siècle. Aujourd’hui, on sait même qu’elle participe à la transcription de certains gènes et à la synthèse de certaines protéïnes. Elle est donc cruciale durant la grossesse pour le bon développement de l’embryon et la formation des organes du foetus. Elle garantit aussi le bon fonctionnement du système immunitaire, du développement de l’oeil et la vision.
5 SIGNES PEUVENT VOUS METTRE SUR LA PISTE D’UN MANQUE DE VITAMINE A
Une diminution de la vision nocturne
Lorsqu’on manque de vitamine A la vision s’en ressent. Cela commence par des difficultés à voir la nuit, au point d’avoir des difficultés à conduire. La vitamine A est en effet clé pour le fonctinnement de la rétine. Elle permet à ses cellules photo-réceptrices(cônes pour la vision diurne et bâtonnets pour la vision nocturne) de transmettre la lumière en influx nerveux. Une carence en vitamine A handicape ainsi ces cellules. Si les cônes continuent malgé tout de fonctinner, même en bataillon réduit (ils répondent aux lumières les plus fortes), les bâtonnets, eux, sont incapables de travailler dans ces conditions, ce qui explique cette soudaine baisse de vision nocturne. Avec le temps la situation s’empire, la cornée s’accèche et des taches appelées taches de Bitôt peuvent apparaîtte sur la conjonctive (muqueuse transparente du blanc de l’oeil et de l’intérieur des paupières). Ces taches qui sont des accumulations de débris de kératine sont d’apparence graisseuse, mousseuse, blanches ou jaunes et se situent généralement autour du globe oculaire. Le risque alors est l’opacification totale de la cornée par naissance d’un ulcère et destruction du cristallin.
Une sécheresse cutanée du visage, du cuir chevelu et des jambes
La vitamine A a un effet régulateur des glandes sébacées et des muqueuses, et son déficit conduit à un assèchement général de l’organisme. Au début, il touche les cheveux, le visage dont la peau s’épaissit et devient ridée, et les membres inférieurs. A long terme, la peau devient purulente et dure. On parle d’hyperkératose. Les glandes salivaires sont atteintes et la bouche se dessèche, la paro intestinale s’atrophie, les poumons s’assèchent et tout l’organisme est atteint.
Une augmentation des infections respiratoires digestive et urogénitales
La répétition et/ou la gravité des infections bactériennes et virales chez les jeunes enfants peuvent être un signe d’un manque de vitamine A. Cette dernière est en effet impliquée dans le système de défense immunitaire de l’organisme. L’acide transrétinoïque stimule la prolifération des cellules immunitaires (lymphocytes B et T). Toute carence réduit donc la résistance de l’organisme aux agents infectieux extérieurs et entraîne une plus grande disposition à contracter des maladies comme la rougeole ou le tétanos. Une étude sur la rubéole montrait, il y a déjà 15 ans que les enfants par une carence, même faible, en vitamine A présentaient un risque plus élevé de développer des complications respiratoires et des diarrhées que ceux qui n’étaient pas carencés. Leur taux de mortalité était aussi plus élevé.
Une hypothyroïdie
La présence d’une hypothyroïdie peut aussi être le signe d’une carence en vitamine A car la thyroïde a besoin de vitamine A pour fonctionner normalement. Une étude croisée menée sur 138 enfants présentant des carences en iode et en vitamine A a même montré que plus la carence en vitamine A était sévère plus le risque de goître (glonflement de la thyroïde signe d’hypothyroidie) était élevée.
Une naissance prématurée
Les bébés prématurés sont connus pour avoir des taux de vitamine A plus bas que ceux qui sont nés à terme. La vitamine A est cruciale dans le développement des organes du foetus, dont le coeur, les yeux et les poumons. Certaines études suggè-rent qu’une supplémentation en vitamine A chez les prématurés de très faible poids permettrait d’éviter l’incidence de maladies respiratoires chroniques (pneumonie). Toute supplémentation à cet âge doit bien évidemment être encadrée par les équipes médicales.
Texte d’Amélie Padioleau
Alternatif bien être février 2016 n°113
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